Actualités de l'Urgence - APM

13/12 2024
Retour

"JE PEUX PARTIR AVEC LE SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI" (OLIVIER SERVAIRE-LORENZET, DIRECTEUR DU CH DE BLOIS)

(Par Maxime GRAVIER)

BLOIS, 13 décembre 2024 (APMnews) - Après 10 années passées à la tête du centre hospitalier (CH) de Blois, Olivier Servaire-Lorenzet est revenu sur son bilan, entre fierté des projets réussis et rigueur financière assumée, dans un entretien accordé vendredi à APMnews.

Olivier Servaire-Lorenzet
Olivier Servaire-Lorenzet

Le directeur de l'hôpital blésois va en effet prendre la direction du CH départemental de Vendée, à La Roche-sur-Yon, à partir du 6 janvier 2025 (cf dépêche du 21/10/2024 à 16:06).

Durant cette décennie au CH de Blois, "ma priorité aura été de fixer un cap et de tenir la barre", a-t-il mis en avant, évoquant pêle-mêle le projet d'établissement ou le projet hospitalier de territoire (cf dépêche du 25/04/2024 à 16:36). Avec toujours la quête d'un "équilibre entre l'humain et le technique", a-t-il souligné.

Pour y arriver, Olivier Servaire-Lorenzet a estimé que "l'équilibre des comptes est un prérequis. Sinon, on n'est pas libre et autonome dans son action".

Ainsi, le CH de Blois connaît un équilibre financier "sain" et un excédent consolidé depuis 2016. Sur la période, l'établissement s'est par ailleurs désendetté de 40 millions d'euros (M€), grâce notamment à une maîtrise des coûts et à une politique importante de contractualisation en interne, visant à réduire le nombre de CDD.

Et, selon l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) présenté récemment, ce résultat positif devrait se poursuivre en 2024.

"Si vous voulez des comptes équilibrés, il faut faire un choix", a-t-il expliqué, assumant d'avoir pris des "mesures extrêmement rigoureuses" et des décisions "importantes en termes d'effectifs".

Cette rigueur s'est traduite par une baisse des personnels non médicaux, "afin de retrouver des marges de manœuvre, mais toujours en s'accompagnant de réorganisation", a-t-il défendu.

Depuis deux ans, les recrutements ont repris: "Aujourd'hui, il y a plus d'effectifs qu'en 2015, que ce soit pour les personnels médicaux ou non médicaux."

Les nouvelles arrivées concernent essentiellement la psychiatrie. En chirurgie, les effectifs ont augmenté en ambulatoire mais ont diminué en activité conventionnelle, a également noté le directeur.

Baisse du capacitaire en chirurgie

C'est l'une de ses autres fiertés: le virage ambulatoire "réussi" opéré par le CH (cf dépêche du 03/07/2024 à 10:36).

Ce dernier est encore plus marqué en médecine. "On a par exemple démontré que la prise en charge des maladies chroniques en ambulatoire était possible", s'est réjoui Olivier Servaire-Lorenzet.

Le virage ambulatoire devrait en outre s'accentuer avec le nouvel hôpital de Blois, autre "grande satisfaction" du directeur.

Ce projet, chiffré à 140 M€ (HT), devrait recevoir le feu vert du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) dans "quelques semaines", a-t-il annoncé. S'ensuivront deux années d'études en 2025 et 2026, puis un chantier censé s'étaler de 2027 à 2029.

Le nouvel hôpital permet de "donner un espoir à la communauté hospitalière" et d'améliorer les conditions d'accueil des patients et de travail des professionnels, selon Olivier Servaire-Lorenzet.

Avec ce projet quasiment lancé, "je peux partir avec le sentiment du devoir accompli", a commenté le futur directeur du groupe hospitalier vendéen.

Les négociations concernant le capacitaire du futur établissement ont avancé depuis cet été, avec des arbitrages concernant la chirurgie et la maternité.

En chirurgie, le CH va passer de 70 à 60 lits "dès l'année prochaine". "C'est un choix délibéré […], totalement assumé", a-t-il relevé. Si l'activité de chirurgie du CH de Blois a diminué de 9% en 2023, cette baisse serait "conjoncturelle" et "liée à des départs à la retraite", mais ne refléterait pas une tendance de fond, a-t-il soutenu.

La maternité va, elle, conserver ses 25 lits.

S'agissant de la médecine conventionnelle, les discussions sont encore en cours. "Moi je souhaite maintenir le capacitaire actuel", à 207 lits, a fait savoir le directeur.

Un CH davantage ouvert sur l'extérieur

Olivier Servaire-Lorenzet a également mentionné les autres projets en cours au CH: le futur campus universitaire ou encore le lieu d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes qui rencontrent des problèmes psycho-gériatriques.

L'ensemble des projets immobiliers du CH sur les 10 prochaines années s'élève à 350 M€.

Il s'est également dit "fier" d'avoir réussi à tourner l'hôpital davantage vers l'extérieur, en direction du groupement hospitalier de territoire (GHT) Santé 41 (Loir-et-Cher) mais aussi de la ville.

Il a cité le centre de ressources territoriales en cancérologie, porté à la fois par le CH mais aussi par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou encore la polyclinique de Blois (groupe Saint-Gatien), qui a été inaugurée début décembre.

Ce site regroupe tous les soins et tous les axes en cancérologie: les préventions primaire, secondaire et tertiaire; les passages au sein du CH pour la chimiothérapie ou des soins chirurgicaux; et le parcours en post-opératoire.

Au niveau du GHT, le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) commun, Hopital Manager* (Softway Medical) se poursuit. Il est en cours sur le CH de Blois et devrait être en service sur l'ensemble des établissements "d'ici fin 2025".

Les CH de Vendôme, Blois et Romorantin travaillent aussi à une fédération interhospitalière pour les urgences.

Le groupement porte par ailleurs d'importants projets immobiliers, outre le nouvel hôpital de Blois: rénovation des urgences et reconstruction de l'Ehpad Mimosa du CH de Romorantin, future cité sanitaire à Vendôme ou encore reconstruction de la maison d'accueil spécialisée (MAS) et du dispositif d'accompagnement médico-éducatif (Dame) de Saint-Aignan.

En tout, le schéma directeur immobilier et urbain territorial (SDIUT) du GHT prévoit 500 M€ d'investissements dans ces opérations.

mg/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

13/12 2024
Retour

"JE PEUX PARTIR AVEC LE SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI" (OLIVIER SERVAIRE-LORENZET, DIRECTEUR DU CH DE BLOIS)

(Par Maxime GRAVIER)

BLOIS, 13 décembre 2024 (APMnews) - Après 10 années passées à la tête du centre hospitalier (CH) de Blois, Olivier Servaire-Lorenzet est revenu sur son bilan, entre fierté des projets réussis et rigueur financière assumée, dans un entretien accordé vendredi à APMnews.

Olivier Servaire-Lorenzet
Olivier Servaire-Lorenzet

Le directeur de l'hôpital blésois va en effet prendre la direction du CH départemental de Vendée, à La Roche-sur-Yon, à partir du 6 janvier 2025 (cf dépêche du 21/10/2024 à 16:06).

Durant cette décennie au CH de Blois, "ma priorité aura été de fixer un cap et de tenir la barre", a-t-il mis en avant, évoquant pêle-mêle le projet d'établissement ou le projet hospitalier de territoire (cf dépêche du 25/04/2024 à 16:36). Avec toujours la quête d'un "équilibre entre l'humain et le technique", a-t-il souligné.

Pour y arriver, Olivier Servaire-Lorenzet a estimé que "l'équilibre des comptes est un prérequis. Sinon, on n'est pas libre et autonome dans son action".

Ainsi, le CH de Blois connaît un équilibre financier "sain" et un excédent consolidé depuis 2016. Sur la période, l'établissement s'est par ailleurs désendetté de 40 millions d'euros (M€), grâce notamment à une maîtrise des coûts et à une politique importante de contractualisation en interne, visant à réduire le nombre de CDD.

Et, selon l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) présenté récemment, ce résultat positif devrait se poursuivre en 2024.

"Si vous voulez des comptes équilibrés, il faut faire un choix", a-t-il expliqué, assumant d'avoir pris des "mesures extrêmement rigoureuses" et des décisions "importantes en termes d'effectifs".

Cette rigueur s'est traduite par une baisse des personnels non médicaux, "afin de retrouver des marges de manœuvre, mais toujours en s'accompagnant de réorganisation", a-t-il défendu.

Depuis deux ans, les recrutements ont repris: "Aujourd'hui, il y a plus d'effectifs qu'en 2015, que ce soit pour les personnels médicaux ou non médicaux."

Les nouvelles arrivées concernent essentiellement la psychiatrie. En chirurgie, les effectifs ont augmenté en ambulatoire mais ont diminué en activité conventionnelle, a également noté le directeur.

Baisse du capacitaire en chirurgie

C'est l'une de ses autres fiertés: le virage ambulatoire "réussi" opéré par le CH (cf dépêche du 03/07/2024 à 10:36).

Ce dernier est encore plus marqué en médecine. "On a par exemple démontré que la prise en charge des maladies chroniques en ambulatoire était possible", s'est réjoui Olivier Servaire-Lorenzet.

Le virage ambulatoire devrait en outre s'accentuer avec le nouvel hôpital de Blois, autre "grande satisfaction" du directeur.

Ce projet, chiffré à 140 M€ (HT), devrait recevoir le feu vert du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) dans "quelques semaines", a-t-il annoncé. S'ensuivront deux années d'études en 2025 et 2026, puis un chantier censé s'étaler de 2027 à 2029.

Le nouvel hôpital permet de "donner un espoir à la communauté hospitalière" et d'améliorer les conditions d'accueil des patients et de travail des professionnels, selon Olivier Servaire-Lorenzet.

Avec ce projet quasiment lancé, "je peux partir avec le sentiment du devoir accompli", a commenté le futur directeur du groupe hospitalier vendéen.

Les négociations concernant le capacitaire du futur établissement ont avancé depuis cet été, avec des arbitrages concernant la chirurgie et la maternité.

En chirurgie, le CH va passer de 70 à 60 lits "dès l'année prochaine". "C'est un choix délibéré […], totalement assumé", a-t-il relevé. Si l'activité de chirurgie du CH de Blois a diminué de 9% en 2023, cette baisse serait "conjoncturelle" et "liée à des départs à la retraite", mais ne refléterait pas une tendance de fond, a-t-il soutenu.

La maternité va, elle, conserver ses 25 lits.

S'agissant de la médecine conventionnelle, les discussions sont encore en cours. "Moi je souhaite maintenir le capacitaire actuel", à 207 lits, a fait savoir le directeur.

Un CH davantage ouvert sur l'extérieur

Olivier Servaire-Lorenzet a également mentionné les autres projets en cours au CH: le futur campus universitaire ou encore le lieu d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes qui rencontrent des problèmes psycho-gériatriques.

L'ensemble des projets immobiliers du CH sur les 10 prochaines années s'élève à 350 M€.

Il s'est également dit "fier" d'avoir réussi à tourner l'hôpital davantage vers l'extérieur, en direction du groupement hospitalier de territoire (GHT) Santé 41 (Loir-et-Cher) mais aussi de la ville.

Il a cité le centre de ressources territoriales en cancérologie, porté à la fois par le CH mais aussi par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou encore la polyclinique de Blois (groupe Saint-Gatien), qui a été inaugurée début décembre.

Ce site regroupe tous les soins et tous les axes en cancérologie: les préventions primaire, secondaire et tertiaire; les passages au sein du CH pour la chimiothérapie ou des soins chirurgicaux; et le parcours en post-opératoire.

Au niveau du GHT, le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) commun, Hopital Manager* (Softway Medical) se poursuit. Il est en cours sur le CH de Blois et devrait être en service sur l'ensemble des établissements "d'ici fin 2025".

Les CH de Vendôme, Blois et Romorantin travaillent aussi à une fédération interhospitalière pour les urgences.

Le groupement porte par ailleurs d'importants projets immobiliers, outre le nouvel hôpital de Blois: rénovation des urgences et reconstruction de l'Ehpad Mimosa du CH de Romorantin, future cité sanitaire à Vendôme ou encore reconstruction de la maison d'accueil spécialisée (MAS) et du dispositif d'accompagnement médico-éducatif (Dame) de Saint-Aignan.

En tout, le schéma directeur immobilier et urbain territorial (SDIUT) du GHT prévoit 500 M€ d'investissements dans ces opérations.

mg/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.