Actualités de l'Urgence - APM

AVC: LE DÉLAI MÉDIAN ENTRE L'ADMISSION ET LA PONCTION ARTÉRIELLE POUR LA THROMBECTOMIE EST ENCORE TROP LONG EN FRANCE
L'efficacité du traitement endovasculaire d'un AVC à la phase aiguë dépend de sa rapidité d'administration, celle-ci étant définie par le délai entre l'admission et le début de la procédure, qui commence par une ponction artérielle (ou DTP pour door-to-puncture time), rappellent le Dr François Gilbert de l'hôpital Bicêtre au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne, AP-HP) et ses collègues dans la Revue neurologique.
Cette donnée figurait notamment parmi les informations complémentaires demandées par la Haute autorité de santé (HAS) dans sa campagne 2023 de mesure d'indicateurs de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé, note-t-on.
Il est suggéré que ce DTP soit inférieur à 90 minutes, comme le recommande notamment l'American Stroke Association (ASA), font observer les auteurs. Or, en France, aucune étude n'avait jusqu'à présent été publiée sur les délais de prise en charge intrahospitalière des AVC.
Les chercheurs ont mené une étude rétrospective à partir des données du registre multicentrique observationnel ETIS, organisé sous l'égide de la Société française de neuroradiologie (SFNR) et de la Société française neurovasculaire (SFNV).
L'analyse a porté sur les données de 3.847 patients pris en charge entre janvier 2020 et décembre 2022, la plupart présentant une occlusion de la circulation antérieure (86,7%) et 93,6% ayant été traités par thrombectomie.
Le DTP médian était de 105 minutes (min), entre 84 et 137 min, et seulement quatre des 28 centres du registre affichaient un DTP de 90 min ou moins. Ce délai est par exemple de 100 min aux Etats-Unis, mais de 79 min en Allemagne. Cependant, les résultats ont pu être biaisés par les AVC touchant la circulation postérieure (12,5% des cas inclus) alors qu'ils sont connus pour être associés à un DTP plus long, font observer les chercheurs.
Ce DTP s'explique notamment par un délai entre l'imagerie et la ponction de 74 minutes alors qu'un objectif idéal serait de 30 min maximum pour ce délai. Le recours à l'IRM davantage qu'au scanner en France pourrait allonger ce délai (75% des centres).
L'analyse des données montre que le DTP diminue notamment avec la sévérité de l'AVC, chez les patients avec un score NIHSS plus élevé ou un score mRS supérieur à 1 à l'inclusion, lorsque les patients sont admis pendant les heures de travail.
Inversement, le DTP augmente dans les centres ne disposant que d'une salle d'angiographie spécifique et dans ceux où le patient doit passer par un service d'accueil des urgences.
En revanche, plusieurs facteurs, comme le volume d'activité du centre, le nombre de neuroradiologues interventionnels, l'anesthésie, la procédure de notification, le lieu d'admission, le recours systématique à un agent de contraste, n'étaient pas associés au DTP.
Malgré les limites de cette étude, les résultats indiquent que des efforts sont nécessaires pour réduire le délai d'administration de la thrombectomie dans la prise en charge des patients souffrant d'un AVC d'un gros vaisseau, concluent les chercheurs.
(Revue neurologique, publication en ligne du 5 mai)
ld/lb/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre

AVC: LE DÉLAI MÉDIAN ENTRE L'ADMISSION ET LA PONCTION ARTÉRIELLE POUR LA THROMBECTOMIE EST ENCORE TROP LONG EN FRANCE
L'efficacité du traitement endovasculaire d'un AVC à la phase aiguë dépend de sa rapidité d'administration, celle-ci étant définie par le délai entre l'admission et le début de la procédure, qui commence par une ponction artérielle (ou DTP pour door-to-puncture time), rappellent le Dr François Gilbert de l'hôpital Bicêtre au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne, AP-HP) et ses collègues dans la Revue neurologique.
Cette donnée figurait notamment parmi les informations complémentaires demandées par la Haute autorité de santé (HAS) dans sa campagne 2023 de mesure d'indicateurs de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé, note-t-on.
Il est suggéré que ce DTP soit inférieur à 90 minutes, comme le recommande notamment l'American Stroke Association (ASA), font observer les auteurs. Or, en France, aucune étude n'avait jusqu'à présent été publiée sur les délais de prise en charge intrahospitalière des AVC.
Les chercheurs ont mené une étude rétrospective à partir des données du registre multicentrique observationnel ETIS, organisé sous l'égide de la Société française de neuroradiologie (SFNR) et de la Société française neurovasculaire (SFNV).
L'analyse a porté sur les données de 3.847 patients pris en charge entre janvier 2020 et décembre 2022, la plupart présentant une occlusion de la circulation antérieure (86,7%) et 93,6% ayant été traités par thrombectomie.
Le DTP médian était de 105 minutes (min), entre 84 et 137 min, et seulement quatre des 28 centres du registre affichaient un DTP de 90 min ou moins. Ce délai est par exemple de 100 min aux Etats-Unis, mais de 79 min en Allemagne. Cependant, les résultats ont pu être biaisés par les AVC touchant la circulation postérieure (12,5% des cas inclus) alors qu'ils sont connus pour être associés à un DTP plus long, font observer les chercheurs.
Ce DTP s'explique notamment par un délai entre l'imagerie et la ponction de 74 minutes alors qu'un objectif idéal serait de 30 min maximum pour ce délai. Le recours à l'IRM davantage qu'au scanner en France pourrait allonger ce délai (75% des centres).
L'analyse des données montre que le DTP diminue notamment avec la sévérité de l'AVC, chez les patients avec un score NIHSS plus élevé ou un score mRS supérieur à 1 à l'inclusion, lorsque les patients sont admis pendant les heures de travail.
Inversement, le DTP augmente dans les centres ne disposant que d'une salle d'angiographie spécifique et dans ceux où le patient doit passer par un service d'accueil des urgences.
En revanche, plusieurs facteurs, comme le volume d'activité du centre, le nombre de neuroradiologues interventionnels, l'anesthésie, la procédure de notification, le lieu d'admission, le recours systématique à un agent de contraste, n'étaient pas associés au DTP.
Malgré les limites de cette étude, les résultats indiquent que des efforts sont nécessaires pour réduire le délai d'administration de la thrombectomie dans la prise en charge des patients souffrant d'un AVC d'un gros vaisseau, concluent les chercheurs.
(Revue neurologique, publication en ligne du 5 mai)
ld/lb/APMnews