Actualités de l'Urgence - APM

La cheffe du gouvernement s'est rendue à Mayotte avec le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, et le ministre délégué chargé des outre-mer, Philippe Vigier.

L'accompagnement de l'Etat annoncé va permettre "de développer et de poursuivre la modernisation" du CHM, situé à Mamoudzou, avec 13 opérations à partir de 2024 comprenant notamment "une modernisation du service des urgences, une modernisation de la maternité, une évolution, une modernisation de l'organisation de la psychiatrie", a-t-on appris jeudi lors d'un brief presse organisé par Matignon.

"À Mayotte, plus de 70% de l'offre de soins est assurée par l'hôpital et il apparaît donc plus que jamais essentiel de soutenir son développement", a souligné le cabinet de la première ministre. "Et on est sur une opération d'ampleur qui vise évidemment à améliorer la qualité d'accueil des patients, à améliorer les conditions de travail et bien entendu à améliorer la qualité des soins."

Matignon a fait remarquer qu'en parallèle de ce nouvel accompagnement, les travaux se poursuivaient "avec beaucoup d'intensité pour la création d'un deuxième hôpital", en ajoutant que le site du futur hôpital, qui se trouvera à Combani, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Mamoudzou (cf dépêche du 08/02/2022 à 12:07 et dépêche du 17/02/2022 à 18:34), avait déjà "été sécurisé".

"Une déclaration d'utilité publique a été déposée et le projet sera déposé nationalement au Conseil national de l'investissement [en santé, Cnis] pour travailler avec toutes les parties prenantes à la fois aux esquisses, à son financement, à son cadrage", a ajouté le cabinet d'Elisabeth Borne, ajoutant qu'un directeur de projet "placé aux côtés du directeur général de l'ARS [agence régionale de santé] et dont la mission exclusive sera de surveiller et de piloter les travaux, à la fois du centre hospitalier Mamoudzou et du second hôpital" serait prochainement nommé.

Des mesures pour la formation et l'attractivité

Dans l'objectif de développer l'offre de formation professionnelle de santé, un institut de formation de soins infirmiers (Ifsi) géré par la Croix-Rouge ouvrira à proximité du CHM à la rentrée 2024 avec 16 étudiants "plutôt avec un profil de demandeur d'emploi", avant d'accueillir 60 étudiants à partir de 2025.

Un institut de formation spécialisé pour former des infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et d'anesthésie-réanimation (Iade) devrait ouvrir également en 2024, tandis que des travaux se poursuivront sous l'égide de l'ARS pour parvenir à la création d'autres instituts de formation, notamment en maïeutique et en pratiques avancées.

À l'occasion de sa visite au CHM ponctuée d'une rencontre avec les professionnels de santé de l'hôpital, la première ministre devait également annoncer plusieurs mesures pour améliorer l'attractivité des postes et la fidélisation des personnels à Mayotte dont "une série de primes et de majoration", a souligné Matignon.

La prime d'exercice allouée à tous les professionnels de l'hôpital de Mayotte sera réhaussée de 600 euros pour passer à 1.800 euros brut annuels dès le 1er janvier 2024.

L'indemnité particulière d'exercice, qui concerne uniquement le personnel médical, sera également majorée de 50%, ce qui représenterait, pour un médecin en début de carrière, un gain supplémentaire de l'ordre de 22.000 €.

Enfin, les durées d'exercice pour obtenir une bonification de l'ancienneté, seront réduites pour les professionnels de santé qui choisissent d'exercer et de rester à Mayotte; trois ans d'engagement sur l'archipel permettront une année de bonification.

gl/eh/APMnews