Actualités de l'Urgence - APM

Projet Résurgence: vue depuis le rond point d'accès aux urgences, crédit: Michel Rémon & Associés

L’ancienne chaufferie, située entre l’avenue du Général-Charles-de-Gaulle et le cours de Bercy, sera détruite et un nouveau bâtiment abritant les urgences, le Samu et l'UHCD, sera construit à la place, bénéficiant d'une entrée qui sera "beaucoup plus visible et accessible" qu'actuellement, avec un accès à un rond-point.

Outre le bon dimensionnement des urgences par rapport au nombre de passages, le service bénéficiera aussi de locaux adaptés pour permettre une sectorisation des flux, par rapport au risque viral ou pour accueillir les personnes victimes de violences, illustre Fabien Amengual-Serra, secrétaire général du CH, interrogé par APMnews.

Le nouveau bâtiment sera surmonté d’un héliport avec un ascenseur spécifique. "La radiologie se verra ainsi située au même niveau que les urgences, afin de faciliter leur indispensable liaison."

De nombreux autres services seront aussi restructurés. L’unité de post-urgences, "qui s’est beaucoup développée depuis le début de la crise sanitaire" et permet d'hospitaliser des patients pendant quelques jours, notamment à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC), va passer de 8 à 15 lits.

La médecine et la chirurgie ambulatoires (respectivement de 4 et 14 places) seront installées dans des locaux plus adaptés, avec des salons cosy (plutôt que des chambres), et au rez-de-chaussée pour faciliter la dépose de patients, détaille le CH.

Toujours dans le souci de gagner en cohérence, il est aussi prévu que le service de pédiatrie rejoigne le plateau de la maternité, la néonatologie et l’obstétrique.

Deux unités d’hospitalisation de médecine (26 lits par unité) seront également rénovées dans le but d'améliorer le confort pour les patients et le personnel, en privilégiant les chambres individuelles.

L'opération intégrera l’isolation thermique du bâti existant pour des raisons de maîtrise des consommations et de phasage.

Elle conduira aussi à améliorer les conditions de prise en charge hôtelière et médico-soignante ainsi que les conditions de travail des professionnels (traitement d’air, luminosité, rails de plafond lève-malade…).

Ce projet va améliorer notre gestion des flux, souligne la directrice du CH, Laurence Garo, interrogée également par APMnews. "Il constitue également un gros facteur d'attractivité vis-à-vis des professionnels, à la fois pour qu'ils restent et pour les recrutements à venir", ajoute-t-elle, en précisant que le dossier a été élaboré en mode projet avec les professionnels.

Globalement, "notre projet médical s'organise autour d'une palettes de services (UHCD, UPU, hospitalisation à domicile…) afin de faire en sorte que les patients soient orientés très vite à partir des urgences", met-elle en avant.

Situation maîtrisée cet été

Interrogée sur la situation du service des urgences au cours de l'été, elle précise que le service compte 16 équivalents temps plein (ETP) de médecins urgentistes (en comptant les médecins régulateurs du Samu 03), alors qu'il en comptait moins de 10 il y a encore deux ans.

"Nous n'avons pas été touchés par la nécessité de fermer, même en partie, les urgences la nuit", se félicite-t-elle. "Mais nous avions connu la crise avant tout le monde", insiste-t-elle.

Face au manque de médecins urgentistes qu'il a connu il y a quelques années, l'établissement a développé des solutions, comme la mise en place d'une plateforme Samusanté et le recrutement d'infirmiers de médiation et de coordination afin de diminuer le temps consacré par les médecins à l'orientation des patients. Les hospitalisations directes dans les services, décidées par le Samu, permettant d'éviter des passages aux urgences, ont progressé, souligne Fabien Amengual-Serra.

Le Samu travaille aussi en lien avec les médecins libéraux, préfigurant un service d'accès aux soins (SAS).

Cette position favorable a permis à l'hôpital de Moulins de venir en soutien à l'hôpital de Montluçon (Allier) sur le fonctionnement du Smur et des urgences à différentes reprises au cours des derniers mois.

Heureusement, "nous avons un Samu très organisé sur l'Allier. Cela permet d'avoir une vision départementale et nous évite de recevoir un flot de patients ce qui nous aurait désorganisé. Il y a aussi un collectif paramédical très fort", mais il faut faire attention car "les équipes sont fragiles et restent ténues", prévient Laurence Garo.

Elle précise par ailleurs que son établissement vient aussi en soutien de l'hôpital de Montluçon sur la pédiatrie. Des médecins de Moulins iront sur place à partir de novembre (donc après le départ de la pédiatre de l'hôpital de Montluçon) (cf dépêche du 09/08/2022 à 15:19) pour assurer des gardes et assurer le suivi des patients dans le quotidien.

Site d’Yzeure: un engagement de soutien de l’ARS Concernant son site d'Yzeure, le centre hospitalier a un projet sur la santé mentale qui porte sur la réfection complète de l’infrastructure technique de l’ensemble du site ainsi que la reconstruction à neuf de la psychiatrie adulte. Le projet est actuellement en phase d’étude d’opportunité en lien "étroit" avec l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes. Le montant de l’opération est évalué à près 32 M€. Une étude de faisabilité technique est en cours pour la réfection des réseaux. Le CH a lancé une consultation d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l'accompagner sur la constitution du programme fonctionnel et technique détaillé et réaliser, avec ses équipes, le dossier de consultation des entreprises en vue de l’opération de construction.

san/ab/APMnews