Actualités de l'Urgence - APM

LYON: L'HÔPITAL SAINT-JOSEPH-SAINT-LUC ÉLABORE UN PROJET SUR LA RÉORGANISATION ET LA RÉNOVATION DE SES URGENCES
Conçu en 2002 pour 25.000 passages par an, le service d'urgences de cet établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) en accueille beaucoup plus (34.571 en 2022), souligne Sophie Léonforte, qui confirme ainsi une observation faite par la chambre régionale des comptes (CRC) dans un rapport rendu public en décembre 2022 (cf dépêche du 19/12/2022 à 18:21).
Dans ses observations, la CRC a estimé que "la configuration des locaux et leur état ne permettent plus d'accueillir dans des conditions satisfaisantes les patients et obligent le personnel soignant à travailler dans des conditions particulièrement dégradées", rappelle-t-on. Elle a considéré qu'une rénovation coûterait au minimum 4 millions d'euros (M€), cet investissement "ne pouvant intervenir sans le soutien financier de l'ARS".
Outre la problématique de place, "nous travaillons à un projet de réorganisation des flux", souligne Sophie Léonforte. "En 20 ans, les modes de prise en charge ont évolué et nous avons 15% de nos passages aux urgences qui relèvent davantage de consultations non programmées et pas réellement d'une prise en charge par un service d'urgence."
"Dans ce projet, on travaille à créer une filière de soins non programmés qu'on dessinera sur le plan architectural", ajoute-t-elle.
"Notre objectif est de déposer auprès de l'ARS un préprojet courant 2023 pour qu'elle nous confirme son soutien financier sur une opération qui sera de toute façon lourde et complexe puisqu'il faudra travailler en site occupé", précise la directrice. Elle souligne que l'opération est "très attendue en interne" et "absolument nécessaire", ce service étant les seules urgences du centre-ville de Lyon. "Mais nous ne sommes pas en capacité de le financer", reconnaît-elle.
Interrogée sur la situation financière, elle confirme la fragilité de l'établissement, évoquée aussi par la CRC.
Après avoir enregistré sur l'exercice 2021 un résultat "exceptionnel" avec un excédent de 5,2 M€, le CH s'attend à un résultat 2022 "décevant" avec un déficit qui s'annonce "relativement important" mais dont le montant n'est pas encore connu précisément, des crédits restent à déléguer.
La situation financière de l'établissement reste surtout marquée par une dette assez élevée puisqu'elle représente près de 42 M€ à fin 2022, "en lien avec la reconstruction historique de l'établissement et son mode de financement", et une durée de remboursement d'emprunts d'au moins 20 ans avec une charge qui s'élève à 2,5 M€ par an.
L'hôpital a tout de même "beaucoup investi" en 2022, à un montant de 7,8 M€.
"2022 a permis d'entrer dans une phase active des projets qui avaient été identifiés dans notre projet d'établissement", se félicite sa responsable.
Elle rappelle que l'établissement a achevé, en juillet, la configuration de son nouveau plateau de soins critiques (cf dépêche du 06/07/2022 à 18:39). Une opération qui représente "le point final de la restructuration et de la reconversion de l'ancien service des grands brûlés [transféré à l'hôpital Edouard-Herriot des HCL] autour de 30 lits de soins critiques".
En septembre, l'Hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc a aussi mis en fonctionnement un robot Da Vinci* qui a déjà réalisé plus de 50 opérations (plus de 40 en urologie et 10 en chirurgie viscérale). L'équipement est utilisé en partenariat avec les Hospices civils de Lyon (HCL) et une équipe de l'hôpital de Bourgoin-Jallieu (Isère).
Toujours en 2022, il a ouvert une nouvelle structure, la Maison Saint-Martin, sur un autre site et qui propose des consultations autour des maladies chroniques (diabète, maladie rénale chronique, cardiologie, pathologies vasculaires), des programmes d'éducation thérapeutique communs aux différentes atteintes et une unité de dialyse médicalisée extra-hospitalière (cf dépêche du 22/04/2022 à 10:18). Inaugurée en novembre, elle est "complètement opérationnelle".
Il a aussi acquis, grâce au mécénat, un appareil HiRise*, de la société américaine CurveBeam, équipé de la technologie cone beam qui permet une imagerie 3D en position de charge, du pied à la cheville. Diminuant jusqu'à 10 fois l'exposition aux radiations et facilitant les examens à réaliser dans le cadre des urgences, il est exploité depuis janvier 2023.
L'établissement a par ailleurs signé un partenariat avec la Fondation Dispensaire général de Lyon, présidée par Edouard Couty, qui dispose de plusieurs structures d'amont de premiers recours sur la métropole lyonnaise. "Dans le cadre de ce partenariat, on a mis en place des postes médicaux partagés et des collaborations entre nos équipes, notamment en imagerie et dermatologie. On envisage de déployer ces partenariats sur d'autres spécialités en 2023."
"On a été sollicités par le service de santé des armées (SSA) pour travailler avec nous, dans le cadre de la fermeture des urgences de l'hôpital Desgenettes", ajoute Sophie Léonforte.
Nouveaux développements prévus en 2023
En 2023, l'Hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc compte poursuivre ses investissements, à hauteur de 4,2 M€, et le développement de son offre de soins, déclare sa directrice.
Il entend muscler de nouveau son offre de médecine et créer 10 lits de médecine polyvalente à orientation gériatrique par redéploiement, ce qui permettra de mieux prendre en charge les plus de 75 ans qui arrivent en nombre important aux urgences. "Nous avons une nécessité de pouvoir hospitaliser ces personnes sur place."
L'évolution de l'offre de soins se traduira également par la restructuration du plateau de cardiologie interventionnelle -spécialité phare de l'établissement- pour n'avoir plus qu'une seule salle "mixte" (rythmologie et coronarographie). "Nous souhaitons aussi continuer à développer notre service de neurologie et obtenir la labellisation de l'UNV fin 2023", ajoute la directrice.
Se référant à une autre remarque de la CRC, Sophie Léonforte précise que l'établissement va s'attacher à revoir sa chaîne de facturation. Après avoir mené une phase de diagnostic, l'hôpital mène des actions, concernant une centralisation du codage de l'activité, une révision des process, notamment un travail d'interfaçage des différents applicatifs qui commence à porter ses fruits sur la sécurisation des recettes.
Alors que la perte de recettes liée aux problèmes de la chaîne de facturation représente plus de 1 M€ par an, le gain peut donc être élevé au regard d'un déficit de 3 M€ en moyenne, observe la directrice.
Bien situé géographiquement et bénéficiant d'une "image positive" auprès des jeunes professionnels, l'établissement ne souffre pas trop d'une pénurie de personnels hormis sur certains métiers.
C'est le cas aux urgences. Les personnels des établissements associatifs n'ont pas bénéficié des "sur-rémunérations" qui ont été allouées à ceux du secteur public dans le cadre de la mission "flash" sur les urgences, rappelle à cet égard Sophie Léonforte.
san/nc/APMnews
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LYON: L'HÔPITAL SAINT-JOSEPH-SAINT-LUC ÉLABORE UN PROJET SUR LA RÉORGANISATION ET LA RÉNOVATION DE SES URGENCES
Conçu en 2002 pour 25.000 passages par an, le service d'urgences de cet établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) en accueille beaucoup plus (34.571 en 2022), souligne Sophie Léonforte, qui confirme ainsi une observation faite par la chambre régionale des comptes (CRC) dans un rapport rendu public en décembre 2022 (cf dépêche du 19/12/2022 à 18:21).
Dans ses observations, la CRC a estimé que "la configuration des locaux et leur état ne permettent plus d'accueillir dans des conditions satisfaisantes les patients et obligent le personnel soignant à travailler dans des conditions particulièrement dégradées", rappelle-t-on. Elle a considéré qu'une rénovation coûterait au minimum 4 millions d'euros (M€), cet investissement "ne pouvant intervenir sans le soutien financier de l'ARS".
Outre la problématique de place, "nous travaillons à un projet de réorganisation des flux", souligne Sophie Léonforte. "En 20 ans, les modes de prise en charge ont évolué et nous avons 15% de nos passages aux urgences qui relèvent davantage de consultations non programmées et pas réellement d'une prise en charge par un service d'urgence."
"Dans ce projet, on travaille à créer une filière de soins non programmés qu'on dessinera sur le plan architectural", ajoute-t-elle.
"Notre objectif est de déposer auprès de l'ARS un préprojet courant 2023 pour qu'elle nous confirme son soutien financier sur une opération qui sera de toute façon lourde et complexe puisqu'il faudra travailler en site occupé", précise la directrice. Elle souligne que l'opération est "très attendue en interne" et "absolument nécessaire", ce service étant les seules urgences du centre-ville de Lyon. "Mais nous ne sommes pas en capacité de le financer", reconnaît-elle.
Interrogée sur la situation financière, elle confirme la fragilité de l'établissement, évoquée aussi par la CRC.
Après avoir enregistré sur l'exercice 2021 un résultat "exceptionnel" avec un excédent de 5,2 M€, le CH s'attend à un résultat 2022 "décevant" avec un déficit qui s'annonce "relativement important" mais dont le montant n'est pas encore connu précisément, des crédits restent à déléguer.
La situation financière de l'établissement reste surtout marquée par une dette assez élevée puisqu'elle représente près de 42 M€ à fin 2022, "en lien avec la reconstruction historique de l'établissement et son mode de financement", et une durée de remboursement d'emprunts d'au moins 20 ans avec une charge qui s'élève à 2,5 M€ par an.
L'hôpital a tout de même "beaucoup investi" en 2022, à un montant de 7,8 M€.
"2022 a permis d'entrer dans une phase active des projets qui avaient été identifiés dans notre projet d'établissement", se félicite sa responsable.
Elle rappelle que l'établissement a achevé, en juillet, la configuration de son nouveau plateau de soins critiques (cf dépêche du 06/07/2022 à 18:39). Une opération qui représente "le point final de la restructuration et de la reconversion de l'ancien service des grands brûlés [transféré à l'hôpital Edouard-Herriot des HCL] autour de 30 lits de soins critiques".
En septembre, l'Hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc a aussi mis en fonctionnement un robot Da Vinci* qui a déjà réalisé plus de 50 opérations (plus de 40 en urologie et 10 en chirurgie viscérale). L'équipement est utilisé en partenariat avec les Hospices civils de Lyon (HCL) et une équipe de l'hôpital de Bourgoin-Jallieu (Isère).
Toujours en 2022, il a ouvert une nouvelle structure, la Maison Saint-Martin, sur un autre site et qui propose des consultations autour des maladies chroniques (diabète, maladie rénale chronique, cardiologie, pathologies vasculaires), des programmes d'éducation thérapeutique communs aux différentes atteintes et une unité de dialyse médicalisée extra-hospitalière (cf dépêche du 22/04/2022 à 10:18). Inaugurée en novembre, elle est "complètement opérationnelle".
Il a aussi acquis, grâce au mécénat, un appareil HiRise*, de la société américaine CurveBeam, équipé de la technologie cone beam qui permet une imagerie 3D en position de charge, du pied à la cheville. Diminuant jusqu'à 10 fois l'exposition aux radiations et facilitant les examens à réaliser dans le cadre des urgences, il est exploité depuis janvier 2023.
L'établissement a par ailleurs signé un partenariat avec la Fondation Dispensaire général de Lyon, présidée par Edouard Couty, qui dispose de plusieurs structures d'amont de premiers recours sur la métropole lyonnaise. "Dans le cadre de ce partenariat, on a mis en place des postes médicaux partagés et des collaborations entre nos équipes, notamment en imagerie et dermatologie. On envisage de déployer ces partenariats sur d'autres spécialités en 2023."
"On a été sollicités par le service de santé des armées (SSA) pour travailler avec nous, dans le cadre de la fermeture des urgences de l'hôpital Desgenettes", ajoute Sophie Léonforte.
Nouveaux développements prévus en 2023
En 2023, l'Hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc compte poursuivre ses investissements, à hauteur de 4,2 M€, et le développement de son offre de soins, déclare sa directrice.
Il entend muscler de nouveau son offre de médecine et créer 10 lits de médecine polyvalente à orientation gériatrique par redéploiement, ce qui permettra de mieux prendre en charge les plus de 75 ans qui arrivent en nombre important aux urgences. "Nous avons une nécessité de pouvoir hospitaliser ces personnes sur place."
L'évolution de l'offre de soins se traduira également par la restructuration du plateau de cardiologie interventionnelle -spécialité phare de l'établissement- pour n'avoir plus qu'une seule salle "mixte" (rythmologie et coronarographie). "Nous souhaitons aussi continuer à développer notre service de neurologie et obtenir la labellisation de l'UNV fin 2023", ajoute la directrice.
Se référant à une autre remarque de la CRC, Sophie Léonforte précise que l'établissement va s'attacher à revoir sa chaîne de facturation. Après avoir mené une phase de diagnostic, l'hôpital mène des actions, concernant une centralisation du codage de l'activité, une révision des process, notamment un travail d'interfaçage des différents applicatifs qui commence à porter ses fruits sur la sécurisation des recettes.
Alors que la perte de recettes liée aux problèmes de la chaîne de facturation représente plus de 1 M€ par an, le gain peut donc être élevé au regard d'un déficit de 3 M€ en moyenne, observe la directrice.
Bien situé géographiquement et bénéficiant d'une "image positive" auprès des jeunes professionnels, l'établissement ne souffre pas trop d'une pénurie de personnels hormis sur certains métiers.
C'est le cas aux urgences. Les personnels des établissements associatifs n'ont pas bénéficié des "sur-rémunérations" qui ont été allouées à ceux du secteur public dans le cadre de la mission "flash" sur les urgences, rappelle à cet égard Sophie Léonforte.
san/nc/APMnews