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RAPPORT TRÈS CRITIQUE D'UNE COMMISSION DU LANCET SUR LA GESTION DE LA PANDÉMIE DE COVID-19 DANS LE MONDE
Jeffrey Sachs de la Columbia University à New York et ses collègues rappellent que cette commission Covid-19, mise en place en juillet 2020, est constituée de 28 commissaires -des experts mondiaux en politiques publiques, coopération internationale, épidémiologie, vaccinologie, économie, systèmes financiers, science de la durabilité et santé mentale.
Elle a pour objectif d'élaborer des recommandations sur les meilleures façons d'éliminer l'épidémie, de s'atteler aux problèmes de crise humanitaire découlant de la pandémie de même qu'aux crises économiques et financières, et de reconstruire un monde "inclusif, juste et durable".
Fin mai dans le monde, le nombre estimé de décès liés au Covid-19 dépassait les 17 millions, dont 7 millions effectivement rapportés. "Ce bilan sidérant est à la fois une tragédie profonde et un échec mondial immense à de multiples niveaux", jugent les commissaires.
Ils déplorent le fait que "trop de gouvernements aient échoué à respecter les normes de base en matière de rationalité et de transparence institutionnelles", que "trop de personnes -souvent influencées par la désinformation- aient méprisé et lutté contre les précautions de santé publique de base" et que "les principaux pouvoirs dans le monde aient échoué à collaborer pour contrôler la pandémie".
Les auteurs listent ce qu'ils qualifient d'échecs de la coopération internationale:
- l'absence de notification rapide de la flambée initiale de Covid-19
- des délais coûteux dans la reconnaissance de l'importante voie de transmission aérienne du Sars-CoV-2 et dans le déploiement de mesures appropriées aux niveaux national et international pour ralentir la diffusion du virus
- l'absence de coordination entre les pays concernant les stratégies de suppression de l'épidémie
- l'échec des gouvernements à évaluer les données et à adopter les meilleures méthodes pour contrôler la pandémie et gérer les répercussions économiques et sociales des autres pays
- le manque de financements internationaux pour les pays à faible et moyen revenus
- l'échec à assurer l'approvisionnement adéquat et la distribution équitable de produits clefs, comme les équipements de protection, les outils de diagnostic, les médicaments, les dispositifs médicaux et les vaccins, notamment dans les pays à faible et moyen revenus
- l'absence de données précises, systématiques et en temps voulu sur les infections, les décès, les variants, les réponses sanitaires et les conséquences sanitaires indirectes
- l'application insuffisante de niveaux appropriés de réglementation en biosécurité avant la pandémie, soulevant la possibilité d'une épidémie en lien avec un laboratoire
- l'échec à combattre la désinformation systématique
- l'absence de filets de sécurité internationaux et nationaux pour protéger les populations vulnérables.
"Il est maintenant temps d'agir collectivement pour promouvoir la santé publique et le développement durable afin de mettre un terme à cette pandémie, de s'atteler aux inégalités de santé dans le monde, de protéger le monde contre de futures pandémies, d'identifier l'origine de cette pandémie et de construire la résilience pour les communautés partout dans le monde", pointe Jeffrey Sachs, cité dans un communiqué du Lancet.
"Nous disposons des capacités scientifiques et des ressources économiques pour le faire", ajoute-t-il. "Mais une reconstruction résiliente et durable est tributaire du renforcement de la coopération multilatérale, du financement, de la biosécurité et de la solidarité internationale avec les pays et les personnes les plus vulnérables."
(The Lancet, publication en ligne du 15 septembre)
sb/ab/APMnews
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RAPPORT TRÈS CRITIQUE D'UNE COMMISSION DU LANCET SUR LA GESTION DE LA PANDÉMIE DE COVID-19 DANS LE MONDE
Jeffrey Sachs de la Columbia University à New York et ses collègues rappellent que cette commission Covid-19, mise en place en juillet 2020, est constituée de 28 commissaires -des experts mondiaux en politiques publiques, coopération internationale, épidémiologie, vaccinologie, économie, systèmes financiers, science de la durabilité et santé mentale.
Elle a pour objectif d'élaborer des recommandations sur les meilleures façons d'éliminer l'épidémie, de s'atteler aux problèmes de crise humanitaire découlant de la pandémie de même qu'aux crises économiques et financières, et de reconstruire un monde "inclusif, juste et durable".
Fin mai dans le monde, le nombre estimé de décès liés au Covid-19 dépassait les 17 millions, dont 7 millions effectivement rapportés. "Ce bilan sidérant est à la fois une tragédie profonde et un échec mondial immense à de multiples niveaux", jugent les commissaires.
Ils déplorent le fait que "trop de gouvernements aient échoué à respecter les normes de base en matière de rationalité et de transparence institutionnelles", que "trop de personnes -souvent influencées par la désinformation- aient méprisé et lutté contre les précautions de santé publique de base" et que "les principaux pouvoirs dans le monde aient échoué à collaborer pour contrôler la pandémie".
Les auteurs listent ce qu'ils qualifient d'échecs de la coopération internationale:
- l'absence de notification rapide de la flambée initiale de Covid-19
- des délais coûteux dans la reconnaissance de l'importante voie de transmission aérienne du Sars-CoV-2 et dans le déploiement de mesures appropriées aux niveaux national et international pour ralentir la diffusion du virus
- l'absence de coordination entre les pays concernant les stratégies de suppression de l'épidémie
- l'échec des gouvernements à évaluer les données et à adopter les meilleures méthodes pour contrôler la pandémie et gérer les répercussions économiques et sociales des autres pays
- le manque de financements internationaux pour les pays à faible et moyen revenus
- l'échec à assurer l'approvisionnement adéquat et la distribution équitable de produits clefs, comme les équipements de protection, les outils de diagnostic, les médicaments, les dispositifs médicaux et les vaccins, notamment dans les pays à faible et moyen revenus
- l'absence de données précises, systématiques et en temps voulu sur les infections, les décès, les variants, les réponses sanitaires et les conséquences sanitaires indirectes
- l'application insuffisante de niveaux appropriés de réglementation en biosécurité avant la pandémie, soulevant la possibilité d'une épidémie en lien avec un laboratoire
- l'échec à combattre la désinformation systématique
- l'absence de filets de sécurité internationaux et nationaux pour protéger les populations vulnérables.
"Il est maintenant temps d'agir collectivement pour promouvoir la santé publique et le développement durable afin de mettre un terme à cette pandémie, de s'atteler aux inégalités de santé dans le monde, de protéger le monde contre de futures pandémies, d'identifier l'origine de cette pandémie et de construire la résilience pour les communautés partout dans le monde", pointe Jeffrey Sachs, cité dans un communiqué du Lancet.
"Nous disposons des capacités scientifiques et des ressources économiques pour le faire", ajoute-t-il. "Mais une reconstruction résiliente et durable est tributaire du renforcement de la coopération multilatérale, du financement, de la biosécurité et de la solidarité internationale avec les pays et les personnes les plus vulnérables."
(The Lancet, publication en ligne du 15 septembre)
sb/ab/APMnews