Actualités de l'Urgence - APM

SERVICES D'URGENCE: L'ACTIVITÉ EN AUGMENTATION DE 7,3% EN 2022 (DONNÉES FEDORU)
Le nombre des passages aux urgences, selon la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), a "régulièrement progressé depuis 2016 pour s'effondrer en 2020, en lien direct avec la pandémie, puis nettement remonté en 2021" (+14,9%), est-il rappelé dans le document de présentation de ces chiffres.
En 2022, la reprise d'activité a été "particulièrement compliquée" du fait de la diminution importante des ressources médicales et paramédicales, en particulier à l'hôpital, après deux ans de pandémie.
L'activité de 2022 a été calculée à partir des résumés de passages aux urgences (RPU), les données SAE n'étant pas encore disponibles, précise la Fedoru. "Pour autant, l'évolution des données RPU est le plus souvent superposable à celle de la SAE."
Au total, les services (de France métropolitaine, hors Corse) ont en 2022 transmis 20.480.137 RPU, dont 14% relevant de la gériatrie (patients de plus de 75 ans) et 28% de la pédiatrie (patients de moins de 18 ans).
Cette activité globale représente une hausse de 7,3% par rapport à 2021. Elle a augmenté de 14,7% en pédiatrie (+4,5% par rapport à 2019) et de 7,8% en gériatrie (+4,4% par rapport à 2019).

Parmi les patients arrivés aux urgences, 17% relèvent de la CCMU (classification clinique des malades des urgences) 1, c'est-à-dire nécessitant un "simple examen clinique", tandis que 2% relèvent des CCMU 4 et 5 (pronostic vital engagé).
En pédiatrie, une proportion plus élevée, 28%, relève de la CCMU 1, tandis qu'en gériatrie, elle est nettement inférieure (7%).
La durée de passage est dans 61% des cas inférieure à 4 heures et 19% des passages conduisent à une hospitalisation post-urgences.
En gériatrie, la durée d'attente est en moyenne plus longue: 32% des passages ont eu une durée de passage inférieure à 4 heures. Le taux d'hospitalisation atteint 49%.
Entre 25 et 30% des effectifs médicaux manquants
"On n'a jamais eu autant de personnes âgées de plus de 75 ans dans nos services", a commenté mardi auprès d'APMnews le Dr Laurent Maillard, président de la Fedoru, chef des urgences de l'hôpital Agen-Nérac et de l'hôpital de Marmande.
Les durées de passage aux urgences sont plus importantes pour les personnes âgées car elles accèdent moins facilement aux services de spécialité en raison de la complexité de leur état de santé, a-t-il relaté.
Or ces patients "complexes" ne doivent pas être pris en charge par les seuls gériatres, a-t-il argué, craignant qu'à force ces derniers, se retrouvant dans "l'entonnoir" des prises en charge, "fassent comme les urgentistes", c'est-à-dire "partir".
La hausse de l'activité en pédiatrie relève quant à elle "de difficultés de personnes isolées" ou en manque d'information face à un problème de santé, d'un "manque d'éducation à la santé", a également estimé Laurent Maillard. "Au niveau de la régulation, on a un rôle à jouer."
Parmi les patients qui pourraient être vus en médecine générale, certains "relèvent de la CCMU 2", a-t-il souligné. Et parmi ceux qui ont besoin d'avoir un accès au plateau technique, "on pourrait essayer de programmer au minimum" certains soins, a-t-il plaidé.
Le président de la Fedoru a plus globalement expliqué que l'activité a augmenté en 2022 malgré "un certain nombre de fermetures" constatées au cours de l'année, ce qui signifie "que la charge s'est répartie sur les autres" structures.
"Il manque sur l'ensemble des régions entre 25 et 30% des effectifs médicaux aux urgences", a-t-il précisé, affichant un certain pessimisme sur l'évolution de la situation.
"Sur le pré-hospitalier, il y a eu un vrai travail, une vraie réflexion, mais on a un gros problème aux urgences car il n'y a plus d'effectifs, et en aval des urgences, on va avoir des problèmes de plus en plus importants", a-t-il pronostiqué.
Interrogé sur les effets de l'encadrement de la rémunération de l'intérim médical, Laurent Maillard a estimé qu'il a "probablement un effet positif", mais que des établissements ont actionné pour fidéliser les intérimaires "un levier qui est un nouveau type de contrat, deux fois plus avantageux" que celui de "l'hospitalier qui s'investit dans son hôpital depuis 25 ans" (le contrat de "motif 2").
Cette solution pour mettre fin aux "dérapages" risque de ne pas aller dans le sens d'une motivation des équipes, a-t-il considéré.
mlb/ab/APMnews
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SERVICES D'URGENCE: L'ACTIVITÉ EN AUGMENTATION DE 7,3% EN 2022 (DONNÉES FEDORU)
Le nombre des passages aux urgences, selon la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), a "régulièrement progressé depuis 2016 pour s'effondrer en 2020, en lien direct avec la pandémie, puis nettement remonté en 2021" (+14,9%), est-il rappelé dans le document de présentation de ces chiffres.
En 2022, la reprise d'activité a été "particulièrement compliquée" du fait de la diminution importante des ressources médicales et paramédicales, en particulier à l'hôpital, après deux ans de pandémie.
L'activité de 2022 a été calculée à partir des résumés de passages aux urgences (RPU), les données SAE n'étant pas encore disponibles, précise la Fedoru. "Pour autant, l'évolution des données RPU est le plus souvent superposable à celle de la SAE."
Au total, les services (de France métropolitaine, hors Corse) ont en 2022 transmis 20.480.137 RPU, dont 14% relevant de la gériatrie (patients de plus de 75 ans) et 28% de la pédiatrie (patients de moins de 18 ans).
Cette activité globale représente une hausse de 7,3% par rapport à 2021. Elle a augmenté de 14,7% en pédiatrie (+4,5% par rapport à 2019) et de 7,8% en gériatrie (+4,4% par rapport à 2019).

Parmi les patients arrivés aux urgences, 17% relèvent de la CCMU (classification clinique des malades des urgences) 1, c'est-à-dire nécessitant un "simple examen clinique", tandis que 2% relèvent des CCMU 4 et 5 (pronostic vital engagé).
En pédiatrie, une proportion plus élevée, 28%, relève de la CCMU 1, tandis qu'en gériatrie, elle est nettement inférieure (7%).
La durée de passage est dans 61% des cas inférieure à 4 heures et 19% des passages conduisent à une hospitalisation post-urgences.
En gériatrie, la durée d'attente est en moyenne plus longue: 32% des passages ont eu une durée de passage inférieure à 4 heures. Le taux d'hospitalisation atteint 49%.
Entre 25 et 30% des effectifs médicaux manquants
"On n'a jamais eu autant de personnes âgées de plus de 75 ans dans nos services", a commenté mardi auprès d'APMnews le Dr Laurent Maillard, président de la Fedoru, chef des urgences de l'hôpital Agen-Nérac et de l'hôpital de Marmande.
Les durées de passage aux urgences sont plus importantes pour les personnes âgées car elles accèdent moins facilement aux services de spécialité en raison de la complexité de leur état de santé, a-t-il relaté.
Or ces patients "complexes" ne doivent pas être pris en charge par les seuls gériatres, a-t-il argué, craignant qu'à force ces derniers, se retrouvant dans "l'entonnoir" des prises en charge, "fassent comme les urgentistes", c'est-à-dire "partir".
La hausse de l'activité en pédiatrie relève quant à elle "de difficultés de personnes isolées" ou en manque d'information face à un problème de santé, d'un "manque d'éducation à la santé", a également estimé Laurent Maillard. "Au niveau de la régulation, on a un rôle à jouer."
Parmi les patients qui pourraient être vus en médecine générale, certains "relèvent de la CCMU 2", a-t-il souligné. Et parmi ceux qui ont besoin d'avoir un accès au plateau technique, "on pourrait essayer de programmer au minimum" certains soins, a-t-il plaidé.
Le président de la Fedoru a plus globalement expliqué que l'activité a augmenté en 2022 malgré "un certain nombre de fermetures" constatées au cours de l'année, ce qui signifie "que la charge s'est répartie sur les autres" structures.
"Il manque sur l'ensemble des régions entre 25 et 30% des effectifs médicaux aux urgences", a-t-il précisé, affichant un certain pessimisme sur l'évolution de la situation.
"Sur le pré-hospitalier, il y a eu un vrai travail, une vraie réflexion, mais on a un gros problème aux urgences car il n'y a plus d'effectifs, et en aval des urgences, on va avoir des problèmes de plus en plus importants", a-t-il pronostiqué.
Interrogé sur les effets de l'encadrement de la rémunération de l'intérim médical, Laurent Maillard a estimé qu'il a "probablement un effet positif", mais que des établissements ont actionné pour fidéliser les intérimaires "un levier qui est un nouveau type de contrat, deux fois plus avantageux" que celui de "l'hospitalier qui s'investit dans son hôpital depuis 25 ans" (le contrat de "motif 2").
Cette solution pour mettre fin aux "dérapages" risque de ne pas aller dans le sens d'une motivation des équipes, a-t-il considéré.
mlb/ab/APMnews